zen…en coréen,seon

image d’epinal associé à un certain esthétisme fondé sur le noir et blanc et les lignes épurées…

En réalité le mot zen = méditation. Du sanscrit Dhyâna ; désigne l’état méditatif dans le bouddhisme indien. Devenu d’abord T’chan en chine. Au delà des différences de pratique d’un pays à l’autre il existe un corps de texte et de principes. le MAHAYANA ;LES VŒUX DE BODHISATTVA la nature de bouddha et l’idée de l’éveil .le zen ou seon relève du développement de soi, d’une expérience pratique qui permet de regarder la vie en face ,faire preuve de plus de sagesse et de compassion dans ses actes. On y parvient en apprenant le non-acte.
Le Mahayana ou Grand Véhicule
Les grandes écoles zen et le Sonmudo appartiennent à cette tradition. C’est un mouvement large qui réunit différentes approches de la recherche spirituelle.
Le zen n’est pas réservé à la communauté monastique. Il s’adresse également aux laïcs.
Tout le monde peut suivre cette voie quelque soit son statut, sa religion, sa croyance, ses connaissances. Le bouddhisme du Mahayana se caractérise par l’idéal du bodhisattva.(c’est l’être qui se destine à l’éveil.)
Il pratique les six paramitas
-générosité
-moralité
-patience
-effort
-méditation
-sagesse
Paramita : qui atteint l’autre rive. Est souvent traduit par « perfection ». En cultivant les 6 vertus on atteint l’autre rive- celle de la délivrance. Ceux qui se consacrent à cette vie de pratique font ce qu’ils appellent les 4 grands vœux. C’est psalmodié au début et à la fin des cérémonies bouddhistes. C’est un peu le fondement le « béaba » de la pratique.

Si innombrables soient les êtres
Doués de sentiment, je fais le vœu
De les sauver tous.
Si inépuisables que soient les passions,
Je fais vœu de les détruire.
Si incommensurable que soient les saintes doctrines, je fais vœu de les étudier. Si inimitables que soient les voies de bouddha, je fais vœu de les accomplir.

Dans le zen compassion rime avec sagesse .les 2 sont indissociables. La compassion est donc la manifestation d’une intention a la fois désintéressée et sage. Agir ave compassion c’est être à l’écoute des besoins d’autrui et avoir conscience de ses propres limites.
N me dit souvent –oui mais c’est très égoïste de s’asseoir et de méditer ; je réponds qu’il faut d’abord et en permanence s’écouter et s’étudier pour pouvoir se tourner vers les autres et donner.
LA NATURE DE BOUDDHA
Dans cette forme du zen le sutra de l’avatamsaka est très influant. il est dit que tous les êtres sensibles sont des bouddhas et que tous les bouddha sont des êtres sensibles.

Par ailleurs « le bouddha est l’esprit, l’esprit est le bouddha. »…
Le zen réfute l’idée que l’éveil est un état quasi inaccessible. Cette vision est trop décourageante pour celui qui souhaite entreprendre cette quête.
Considérons l’instant présent. Développons, aiguisons nos sens. Le zen n’a pas pour but de transformer l’individu en idéal parfait mais plutôt de l’aider à vivre ce qu’il est et ce qu’il peut devenir dans ses moments de grandeur, d’élévation.

Même Mère Térésa avait ses failles, .ses faiblesses, ses doutes, ses envies mais elle était dotée d’une immense compassion. Les voiles de l’attachement ne seront jamais levés. Mais à travers une pratique régulière, graduelle on peut avancer sur la voie du zen. Le résultat n’est pas garanti. Il est aussi facile de dire qu’il faut lâcher prise qu’il est difficile d’y parvenir. Dans la tradition zen il est souvent fait mention de l’éveil. Il ne faut pas y penser dans la pratique. Ça viendra ou pas. C’est comme un poisson qui cherche l’eau et se rend compte qu’il nage dedans. la pratique est basé sur un trépied : moralité, méditation, sagesse.
Compassion envers soi d’abord. S’accepter comme coule l’eau de la rivière.
Et appliquer des principes de base nécessaires à toute vie en société. Ne pas tuer…voler…
Lorsqu’on pratique la méditation on pratique la concentration et l’interrogation. La concentration aide à apaiser l’esprit, tandis que l’interrogation aide à l’éclaircir. Pour calmer on se concentre sur la respiration (pranayama) (voir histoire du grand Maître yang Hik. On peut se concentrer aussi sur un sujet. Il peut s’agir des termes d’une question (huatou).le but de la concentration est de garder le plus longtemps possible l’esprit fixé sur le sujet de la méditation. (Difficile…car pensées aiment vagabonder…)
Milles pensées vous donnent milles fois l’opportunité de revenir à la question…
La concentration et le fait de revenir à son objet à un triple effet. Esprit plus tranquille, conscience accrue de soi .chaque fois qu’on se re-concentre l’attention n’est pas uniquement porté sur la question ou le souffle mais sur l’instant présent. Cet effet permet de se sentir vivant et présent, entrain de vivre sa vie, son être….questionnement, approfondissement et lucidité ; ce processus empêche l’esprit de s’émousser….si on cherche à détendre l’esprit c’est pour mieux éclaircir ses idées, affûter sa réflexion. Lentement on apprend à porter un regard différent, plus large sur le monde.

La sagesse autre objectif…n’a rien à voir avec le nombre de livre qu’on a lu ou la quantité de connaissances intellectuelles amassée. Il s’agit de …perception. Percevoir ce que les bouddhistes nomment impermanence, insatisfaction, vacuité ou …non-soi…lorsqu’on a un problème on se dît qu’on en sortira jamais et ça rend très anxieux….comment supporter les drames autours de soi ?rien ne dure bien longtemps, ni les sensations, ni les pensées, ni même le monde autours de nous..Lorsqu’on accepte cette idée on ouvre la porte à un éventail de possibilités pour soi et les autres. Combien de fois ne s’entend-on répéter : -c’est toujours comme ça avec toi…dés qu’un disciple du zen entends dire toujours…il s’interroge ; « est ce vrai ou même possible ? »
LACHER PRISE

Grâce a une certaine sagesse née de la reconnaissance de l’impermanence, on se rend compte que ses amours, ses amis, sa famille, ses biens, son emploi sa maison ….etc….ne sont là que pour très peu de temps et ne pourrons nous apporter un bonheur durable -même si on se laisse tenter à espérer le contraire. On se donne du mal à obtenir certaines choses voiture… emploi, changer de partenaire….combien de temps faudra-t-il avant que la frustration ne réapparaisse ?comprendre cela permet de ménager ses efforts, d’apprécier davantage ce qui est et de s’en satisfaire.
TOUT EST SOURCE D’EVEIL
Le dernier aspect de la sagesse est de comprendre la vacuité et le non-moi. Le zen n’est pas une doctrine qui prétend que tout est vide ou que nous n’existons pas. Au contraire, il suggère que nous n’existons pas de manière indépendante mais en lien avec notre environnement….gênes familiaux, culture…etc…il existe donc un soi absolu et un soi relatif. Nous sommes tant de chose…père mère, frère sœur, fille fils, amies, clients…tant de sentiments et d’humeurs. Prendre conscience de la vacuité, c’est prendre conscience que rien n’existe séparément et …qu’il n’y a rien à saisir. Quand nous respirons, le monde entre par nos narines notre bouche et nos pores. L’enseignement de la vacuité (attention de ne pas tomber dans le nihilisme) nous rappel que les êtres et les choses ne sont pas un bloc figé et qu’ils ne sont pas non plus si distinct (indépendants) qu’on le pense .le Maître Dogen (maître zen jap du 12eme fonde l’école joto) résume ainsi :
La voie du bouddha
C’est se connaître soi-même
Se connaître soi-même
C’est s’oublier soi-même
S’oublier soi-même
C’est être éveillé à toute chose

Chacun a ses raisons d’aller vers la pratique du zen…un ami, une rencontre, un livre, la quête d’une certaine spiritualité…au début lorsqu’on s’assoit pour méditer, l’esprit tranquille et lucide, on a l’impression de rentrer chez soi. On éprouve un bien-être simple. Et…petit à petit on se rend compte à la fois du chemin à parcourir et en même temps de l’accroissement de son potentiel. Lorsque je regarde le chemin parcouru par mon maître, au début il y a quelques années je rejetais son attitude, la simplicité de son discours, le développement du temple….et je me suis rendu compte petit à petit que c’est juste qu’il voulait rester à la portée de tout le monde, qu’il avait foi en son action. C’est porté par la foi qu’il a lui-même développé qu’il a bâtit son enseignement , et qu’il sait qu’en chacun de nous il y a le potentiel de bouddha. C’est à nous d’avoir foi en nous même. le zen est donc aussi la croyance en nous-même…il faut juste un peu de courage …qui d’ailleurs va se développer avec la pratique…le courage des bonnes habitudes et de chasser les mauvaises

Histoire de la grenouille et du scorpion ?
Un scorpion demande à une grenouille de lui faire traverser la rivière. La grenouille se méfie mais elle se dit qu’il ne va pas les faire couler tous les 2…elle accepte de le prendre sur son dos…
A mi parcours de la rivière le scorpion pique la grenouille, elle demande avant de se noyer pourquoi ?je n’ai pas pu m’en empêcher !c’est ma nature ! Répond-t-il.
Combien de fois n’a –t-on agit ainsi sachant que cette chose ou cette action n’est pas bonne pour nous par habitude….sachant qu’on va se faire du mal…
Même chose avec l’Histoire du singe a qui on avait mis pour l’attraper des sucreries dans la noix de coco fixée à un arbre. Il met la main dans la noix et ne lâche pas…il suffit de lâcher pour se libérer. Nous avons du mal aussi a lâcher ce qui nos séduit même si ça peut nous faire du mal.

Si dans le langage courant le doute signifie hésitation dans le zen ça signifie questionnement pour le dépasser. La foi (en soi) en sa pratique pour s’encrer, le doute, le questionnement pour s’ouvrir et avancer. Ce n’est pas une recherche intellectuelle mais d’une quête qui va prendre en compte tout notre être .le zen encourage à garder son esprit novice. Ne pas mettre des réponses mais des questions »qu’est ce que c’est » …pour entretenir la flamme.

EN CORÉE la pratique intègre généralement la pratique du koan « qu’est ce que c’est ? »
Suite a la conversation du patriarche huineng (700) avec un novice huai-jang

Huaijang vient saluer le maître
Ce dernier lui demande d’où viens tu,
Je viens du mont sung. Répond Huaijang.
Qu’est-ce que c’est ? Et comment est ce arrivé là ? demande le vieux maître,
Ne sachant que répondre le jeune se retira et bien des années plus tard il comprit et se rendit chez le maître .le patriarche lui demanda : qu’est ce que c’est ?
Huaijang répondit : le propos n’est pas tant de le dire que d’étudier la question…

Il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit pas d’une quête intellectuelle. Il n’est pas question de raisonner mais de se fondre avec l’interrogation. C’est la question pour la question sans condition …sans chercher la réponse. Le but est de développer une sensation. Une ouverture une clarté de l’esprit pour le reste de nos actions. On se détache du besoin de connaissance et de sécurité .nul endroit ou se poser. Il ne s’agit toutefois pas de répéter la question comme un mantra. Peu importe le nombre de fois qu’elle est posée. ce n’est pas une formule sacrée. L’important est de maintenir le questionnement, d’avoir l’impression qu’il est sans cesse renouvelé. On peut au début relier la question à la respi. Lorsque la question est installée on peut se contenter de la poser de temps à autre….cette sensation n’a rien d’intellectuel. c’est juste le sentiment de ne pas savoir.
La pratique du zen en Corée est moins ascétique qu’au japon mais n’en reste pas moins assez difficile pour un occidental. Levé 4h « révérences au tchukpi (cloche en chine et japon)
Méditation 30mns.marche méditative 15mns ; petit dej. Tache manuelle ou repos.10h30 meditation.marche.40mns.meditation.marche.dejeuner.meditation marche. Méditation marche. Méditation ; dîner. Discours du maître. Marche. 3 révérences. Méditation. Dodo. Le maître allume l’encens et une bougie et verse l’eau dans un bol. L’encens symbolise l’altruisme car il diffuse son parfum pour les autres en se consumant. La bougie symbolise la lumière et la sagesse. L’eau figure la pureté et la souplesse car elle s’adapte à tous les milieux.
Si on prend conscience que la vie est par essence impermanente, on réalise que la vie et la mort ne sont pas séparées. Mourir est alors retourné à l’essence de nous même. Et vivre est la beauté d’une fleur de lotus. L’être humain crée ses propres illusions qui deviennent ses douleurs ou ses paradis artificiels. Si l’esprit est en paix, il n’y a plus de souffrance, plus d’anxiété, plus de colère plus de jalousie ni de peur. Observation-concentration est l’attitude qui permet à l’homme de s’affranchir des obstacles qu’il érige lui –même croyant se protéger.
1er attentif à la bonne position qui permet de bien respirer et poser son mental.
2eme –ne pas s’attacher aux pensées qui nous traversent
3eme –détruire son ego réaliser qu’il n’a pas de forme physique, ce qui le rend insaisissable…alors pourquoi et comment s’y attacher ?
4eme- observer les souillures et les problèmes pour en faire des objets de questions qui deviendront une force.
POURQUOI LA MEDITATION ?
On constate que beaucoup de gens souffrent uniquement parce qu’il comparent leur vie à des modèles idéalisés. Amalgames de pleins d’informations formelles ou informelles ; depuis la petite enfance par nos parents qui « voulaient certaines choses »pour notre bien, puis l’école qui nous oriente vers tel ou tel voie, puis les médias, l’entourage.. ;etc…
S’arrêter un instant pour faire un point sur la propre image de sa vie….voir à quoi nous avons consacré tant d’énergie. Que dit votre cœur, votre moi profond ?lorsque la vie ne répond pas à vos attentes, vous souffrez et vous culpabilisez…on voudrait plus de temps avec les enfants ou plus d’argent ou un conjoint plus aimant ou des kilos en moins …la liste est infinie…les grands courants de méditation délivrent un message plus humain : la vie idéale sur terre est un mythe…les grands changements de nos vies, de notre société ont un prix émotionnel très fort.
-anxiété et stress.
Relaxer votre mental et votre corps réduit le stress.
-fragmentation
on est coupé en morceau entre déplacement du boulot, délocalisation, éloignement familial…la méditation permet d’établir un lien spirituel entre les différents éléments qui nous composent.
-solitude et isolement : grâce à la méditation chaque moment ensemble sont de plus grande qualité.
-dépression :
Dans un pays recordman de la consommation de tranquillisants plusieurs millions de personnes avalent quotidiennement des médicaments pour ne pas souffrir de la vie moderne. la méditation fait la connexion avec votre moi profond et ouvre les portes d’un bien-être naturel.
Les maladies liées au stress :
L’industrie pharmaceutique masque les douleurs plus qu’elle ne les résout. Surtout lorsque c’est lié au stress, à la peur et à la désorientation ;
3 solutions très en vogue qui ne marchent pas :
-le fondamentalisme (réponse simples aux problèmes complexes, nos politiciens s’y engluent) le monde y est divisé en deux. C’est blanc ou c’est noir, c’est bon ou mauvais, c’est nous ou les autre…on ne fait qu’attiser les conflits et le stress.
Les divertissements (entertainment !) les romains avaient compris …du pain et des jeux….je passe un bon moment mais si je ne réfléchi plus a ce que je suis et veux vraiment je ne suis plus…
-le consumérisme….j’ai donc je suis…les factures tombent impitoyables chaque fin de mois. je paie ma nouvelle carte de crédit avec une nouvelle carte de crédit…

Méditer c’est avoir un champ de conscience plus profond
Améliorer ses performances
Se sentir plus ancré et équilibré
Développer l’estime de soi
Détendre le corps et apaiser l’esprit

Questions diverses :
Je ne peux pas m’asseoir en tailleur, puis je méditer ?
Oui. Toutes les positions de l’homme actif sont bonnes. Allongé, assis, debout, en marchant, en mouvement (tai-chi, chikong…)

Je suis gêné et très agité lorsque je m’assoie pour respirer sans bouger ?

Bienvenue dans le monde de la méditation et de l’acceptation de soi. la posture est le bâton ou est attaché un singe joueur qu’est votre esprit….fixé votre attention sur quelque chose que vous aimé en vous concentrant dessus pour une période qui sera progressive….puis sur votre respi et petit à petit vous dompterez ce petit singe…
Je m’endors lorsque je médite ?
Vous avez relâché votre attention sur l’objet de la méditation. Allez marcher un peu. Passer de l’eau sur votre visage. Mais si vous vous êtes assoupi c’est que votre mental s’est relâché, c’est donc un moindre mal …

Faut il que je renonce à mes convictions religieuses ou philosophiques pour méditer ?

Certainement pas. Il y a des contemplatifs dans toutes les religions et la méditation n’est de toute façon qu’une pause dans une vie surchargée. Ce que vous découvrez n’est pas le zen, le soufisme ou la méditation transcendantale mais vous-en entier, avec vos croyances, vos attaches et vos traits de caractère !

Que dois-je faire si mon entourage n’encourage pas ma pratique ?

Ayez une discussion sereine avec eux qu’il comprenne que ce n’est pas une secte mais un moyen d’être encore plus disponible pour eux. Négociez un peu de temps pour leur montrer que vous êtes plus serein, moins stressé en rentrant et leur résistance disparaîtra peu à peu